Quelles sont les principales missions des URIOPSS ?
Les URIOPSS (Union Régionale Interfédérale des Œuvres et organismes Privés Sanitaires et Sociaux) unissent les associations et organismes privés non lucratifs des secteurs sanitaire, médico-social et s’inscrivent dans un réseau composé de seize unions régionales et d’une union nationale, l’Uniopss reconnue d’utilité publique.
Elles assurent, aux échelons régional, départemental et territorial une représentation transversale des acteurs privés à but non lucratif de solidarité et leur offrent un lieu de réflexion et de coordination.
Elles assurent, aux échelons régional, départemental et territorial une représentation transversale des acteurs privés à but non lucratif de solidarité et leur offrent un lieu de réflexion et de coordination.
Nos missions sont les suivantes :
- Représenter les acteurs et les publics accompagnés pour veiller aux intérêts des personnes fragiles dans la construction et la déclinaison des politiques sociales publiques
- Conseiller et accompagner : offrir un appui technique personnalisé sur les différents domaines de compétences nécessaires aux dirigeants
- Former : maintenir et développer les compétences des dirigeants associatifs (bénévoles ou salariés) ainsi que de leurs équipes (Voir notre offre de formation)
- Informer et partager des savoirsà travers nos outils de communication (site Internet, guides pratiques, revues, journées, évènements,)
- Veiller et animer la réflexion dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques sociales afin d’anticiper les évolutions de demain
Vous êtes un acteur important du monde associatif et des acteurs non lucratifs de solidarité. Quelle place prend la Silver économie au sein de votre réseau ?
Nos adhérents intervenant dans le champ de l’accompagnement des Personnes Agées relèvent tout autant des établissements que des services. En effet, nous retrouvons parmi nos adhérents des associations gestionnaires d’EHPAD et de résidences autonomies mais aussi des services d’aide à la domicile (SAAD), ainsi que des CLIC (centres locaux d’information et coordination), des réseaux de santé, ou encore des réseaux d’aides aux aidants.
Ces associations représentent environ 25% de nos adhérents. Ce sont des acteurs importants mais assez méconnus dans le secteur de l’accompagnement des Personnes Âgées. A titre d’exemple, le secteur associatif représente environ 1/3 des places d’EHPAD. Au-delà d’être des associations gestionnaires, elles sont aussi des acteurs de l’innovation au service des personnes âgées, en particulier les plus vulnérables puisqu’elles inventent des solutions au quotidien et en proximité.
La particularité de notre secteur est de regrouper des acteurs privés non lucratifs. Le caractère désintéressé de la gestion de ces structures, la gouvernance assurée par des bénévoles, des citoyens, des représentants de familles, le réinvestissement des éventuels excédents budgétaires exclusivement au service du projet et des personnes accueillies et accompagnées…sont autant d’éléments constitutifs de l’ADN des acteurs privés non lucratifs et qui guident leur action en garantissant qu’elle s’opère toujours au bénéfice des plus vulnérables.
Quels sont pour vous les enjeux de la filière Silver Economie des années à venir ?
L’ensemble des études démographiques pointent le vieillissement de notre population.
En effet, selon l’INSEE, le nombre de personnes âgées dans les Hauts-de-France aura augmenté de 43 % en 2050 par rapport à l’année 2015. A cette période, 48 % des seniors de la région auront plus de 75 ans contre 35 % en 2015. Le niveau de dépendance sera lui aussi en augmentation alors qu’il est déjà supérieur à la moyenne nationale. En effet, le nombre de seniors dépendants augmentera également de 48 %, soit 109 400 personnes, porté essentiellement par les personnes âgées modérément dépendantes.
Il est dés lors nécessaire d’adapter l’offre d’accompagnement à cet accroissement des besoins. Notre système n’est aujourd’hui pas en capacité d’absorber cette évolution démographique.
Le premier enjeu est celui de moyens adaptés. En effet, que ce soit au niveau des établissements ou des services intervenant à domicile les moyens de fonctionnement sont inadaptés et ne permettent d’offrir un accompagnement suffisamment qualitatif. Si une 5ème branche autonomie a été créée, elle n’est pas dotée des moyens adaptés. Depuis quinze ans, une réforme de l’accompagnement des personnes âgées est promise mais sans cesse repoussée. Ce doit être une priorité du prochain gouvernement.
Le deuxième enjeu réside dans la diversité des solutions. Dans un contexte où l’on oppose trop souvent vieillir chez soi ou vieillir en établissement, il est nécessaire de rappeler la palette des possibilités existantes et la nécessité de penser les choses sous forme de parcours. Les béguinages, l’habitat inclusif, les petites unités de vie sont autant de solutions intermédiaires possibles. Il est donc nécessaire de favoriser la créativité des acteurs pour proposer une palette de solutions adaptées.
Quelles actions menez-vous au service de la filière du bien vieillir ? Comment souhaitez-vous vous y engager sur le long terme ?
Notre mission consiste principalement à accompagner les associations dans leur adaptation à l’évolution du secteur. Ces évolutions sont nombreuses. Pour les EHPAD, leur positionnement en centre ressource pour le territoire sur lequel ils interviennent est un des sujets sur lesquels nous travaillerons dans les mois à venir. La transformation des SAAD en Services Autonomie comme prévu par la loi est un autre sujet de travail. Le soutien au développement de solutions d’habitat inclusif est également un axe important.
Au-delà de ces sujets techniques et spécifiques, nous travaillons aussi sur des sujets plus généraux. La question de la participation des personnes est, par exemple, centrale pour nous. Si d’avis général les personnes devraient pouvoir prendre davantage de place, notamment dans les instances de concertation et de dialogue, force est de constater que dans les faits leur place de-
meure très limitée. L’enjeu, aujourd’hui, est d’accompagner cette prise de parole pour la rendre possible, et de travailler sur sa prise en compte au sein des instances de gouvernance, ainsi que dans la construction des politiques publiques.
Vous participez au projet nommé PRINT, destiné à développer l’inclusion numérique pour les personnes accueillies et accompagnées en établissements et services
sociaux et médicosociaux. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le projet PRINT, financé dans le cadre des fonds FEDER REACT EU, est né du constat que si un certain nombre d’acteurs des secteurs social et médico-social développent des initiatives en matière numérique, la fracture numérique reste un sujet fort pour les publics vulnérables accompagnés par les secteurs social et médico-social. Cette fracture numérique s’est aggravée avec la crise sanitaire que nous avons rencontrée.
L’objectif de ce projet est donc d’intervenir auprès de l’ensemble des parties prenantes, professionnels, bénévoles et personnes accompagnées pour lutter contre l’illectronisme et l’isolement, favoriser l’accès aux droits, favoriser la participation et l’auto-détermination.
Concrètement nous prévoyons de mettre en œuvre les actions suivantes :
- Recenser les actions portées par les acteurs associatifs de l’accompagnement des personnes vulnérables pour alimenter les cartographies existantes,
- Appuyer la mutualisation des ressources, les coopérations entre adhérents sur les moyens, les outils, les méthodes d’évaluation,
- Aider à la recherche de matériels/ d’équipements/ de financements voire permettre du mécénat de compétences,
- Apporter une ingénierie à la conception et la mise en œuvre de projets collectifs territoriaux,
- Déployer des actions au sein des établissements et services par des actions de formations et d’accompagnements pour les usagers, les professionnels, les bénévoles,
- Développer une plateforme collaborative permettant de centraliser les informations (veilles juridiques, actualités, forum de discussions, etc.).
En savoir plus : https://www.uriopss-hdf.fr/